Historique des recherches maracayaces
Les premières découvertes maracayaces remontent à une époque assez récente. C'est au Musée des Arts Océaniques à Paris que l'on remarque pour la première fois des traces maracayaces. Il s'agit du professeur Gabriel qui travaillait à l'époque sur un projet très différent mais qui fut à même d'approcher plusieurs objets sacrés et profanes de certains archipels de ces latitudes. Depuis plusieurs semestres, Professeur Gabriel analysait la formation des castes dans les sociétés primitives et aussi plus récentes. Son intérêt s'était tout de suite porté sur la constitution des ordres équestres dans les différentes sociétés. Il retrouvait très souvent une sorte d'idéogramme relatif à la chevalerie, étrangement similaire dans telle ou telle société et sur tous les continents. Cela ressemblait à un Y renversé chevauchant une sorte de L avec des jambes.
Première rencontre maracayace
Ce jour-là, A. N. G. Gabriel inspectait du regard les différents assemblages multiformes en bois sculpté réunis dans une grande armoire à vitre dans un des coins les plus sombres du Musée. Malgré ces conditions peu favorables, le Professeur reconnut tout de suite, dans le rayon lumineux de sa lampe torche, l'idéogramme si spécifique gravé sur des pierres attachées au bois. Tous ces objets d'allure très primitive tenaient sur une seule étagère où était inscrit : "Armes de guerre ou Instrument de musique, probablement d'origine maracayace". Le Professeur Gabriel ne connaissait pas cette tribu Maracayace, mais ce qui l'étonnait beaucoup plus était la probabilité de formation d'un ordre équestre dans un archipel où l'on n'avait certainement jamais vu un seul cheval. Ce qui l'étonna encore plus, ce fut la polarisation de la lumière de la torche dans la vitre de l'armoire qui fit apparaître une marque gravée dans le verre : un Y renversé chevauchant un L à pattes - le même signe -. Par quel mystère le Y de YVON LUSTRE ET MOBILIER était-il renversé ? Il dit : YVON LUSTRE ET MOBILIER ! YVON LUSTRE ET MOBILIER !
Expansion maracayace
A. N. G. Gabriel entreprit de collecter toutes les informations maracayaces. Comme ses travaux lui faisaient parcourir toutes les périodes et tous les continents, il s'aperçut que le Maracayace apparaissait dans toutes les périodes et dans tous les continents. Parfois, il s'agissait du nom d'une tribu africaine, ailleurs c'était uniquement le sorcier que l'on appelait maracayace. Il y eut une dynastie du Haut-Euphrate, des médailles médiévales, trois statues en bois peint et doré du temple de Shiva dans le delta du Gange; il y eut des inscriptions chinoises à propos de la naissance d'un Dieu dans le panthéon taoïste; il y eut des familles de guerriers au Japon et en Irlande, des champs de bataille, des engins de guerre; il y eut même une ville précolombienne... Parfois Gabriel se demandait si le maracayace n'était pas un fantôme qui se transformerait au fur et à mesure de sa quête. Une fiction qui se développerait comme un virus dans les sources de connaissance. Finalement, face à cette incongruité permanente, l'esprit cartésien et érudit d'A. N. G. Gabriel ne put résister. Il dit : "Move Mushroom Mushroom"; c'était une langue ancienne. Et il se donna la mort...
Institut maracayace
Nombreux parmi ses fils furent ceux qui estimèrent nécessaire de prolonger son oeuvre et utile de propager le rayonnement de ses recherches. Ils dirent : "son oeuvre sera universelle." Ils dirent : "nous nous dirigeons vers la lumière." Ils dirent : "il y a un pouvoir maracayace, il y a une mission maracayace." Ainsi, les nombreux fils fondèrent l'Institut Maracayace dont le monogramme était l'assemblage d'un I et d'un M surmonté d'un Y mystérieusement renversé. Lucien Gabriel organisa la première conférence maracayace en 1967. Devant un public encore très clairsemé, Lucien Gabriel gravit les marches vers la tribune et dit en préambule : "il y a une mission maracayace". Ce furent ses dernières paroles.
Première conférence maracayace
Le texte que Lucien Gabriel n'eut pas le temps de lire est la base de ces nouvelles conférences maracayaces : il y a une mission maracayace. L'entité maracayace ne peut être réduite à un individu, une tribu, un personnage hiérarchique, une fonction, ou un système de valeurs; et elle peut aussi bien prendre ces différentes identités. Le Maracayace est un art, une civilisation, ou un esprit. C'est dire la difficulté de donner une représentation simple du Maracayace... La cérémonie maracayace est ouverte par une sémantique de couleurs qui varient de société en société. Chaque couleur appelant un ou plusieurs instruments et dans le même temps ouvrant un champ particulier d'expression tel que la joie, la douleur, etc., ce système s'apparente à une notation de la musique. L'amplitude des champs colorés répartit la place des instruments et la combinaison des couleurs exprime des sentiments de plus en plus complexes. Ainsi le chant de l'Epopée qui réunit de nombreux sons et expose un mélange de sentiments est ouvert par un large spectre coloré.
Liste des titres
- introduction "historique maracayace" 6:44
- chant I : "épopée" 4:54
- liaison I 0:35
- chant II : "tragique" 5:13
- liaison II 0:31
- chant III : "death voice" 10:40
- liaison III 1:27
- chant IV : "séparation globale" 5:19
- liaison IV 0:51
- chant V : "reconstitution maracayace" 15:52
- liaison IV 0:43
- chant VI : "akasouna" 5:19
durée totale : 69:51
Conception graphique : Rozenn Lanchec
Dépôt légal : premier trimestre 2000
Réf. : CD005
p illusion production & les éditions cactus 1999
© déficit des années antérieures 1994, 1999
Tirage limité à 500 exemplaires
