Au fur et à mesure que sont édités les volumes et hors-séries de la collection "UN VILLAGE, site & monuments - us & coutumes", des lieux apparaissent et des personnages surgissent de manière épisodique.

La femme du voisin d'en face, celui qui habite à côté, est le personnage principal de la série des "Rumeurs sourdes". À chaque épisode le narrateur s'interroge sur certains détails de la vie de cette intrigante voisine sans âge. Elle semble être le sujet, et parfois l'objet, de tous les fantasmes de celui-ci, mais aussi, des habitants de ce village de synthèse; au point que ces bruits deviennent aujourd'hui des images imprimées.

Je me suis aperçu que mes rumeurs étranges, parfois surréalistes, souvent absurdes, résonnent sensiblement avec les peintures cinématographico-domestiques de Priscille Claude. Il m'a semblé que ses représentations, tout comme mes récits courts, ont cela en commun qu'elles, qu'ils, prennent une forme érotique dysfonctionnante. Ces objets questionnent, dans une facture naïve, le passage de la curiosité au voyeurisme.
La qualité de ces peintures produit chez l’amateur une distorsion sensorielle semblable à certains effets de la mélancolie, une mélancolie qui résulterait d’un état de confusion entre fiction et réalité, à l’image de la règle 34 sur Internet.

Bienvenue dans la vie rêvée de la femme du voisin d'en face, celui qui habite à côté !

Thierry Weyd, printemps 2023.

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Priscille Claude est essentiellement peintre, elle s’intéresse également à la vidéo et aux réseaux sociaux en tant que médium de création et de diffusion. Elle travaille à partir d’images contemporaines glanées sur le net qui la fascine : la prolifération de la pornographie depuis l’avènement du Web, le cinéma de genre... Elle questionne l’image des femmes à l’écran, la représentation de la sensualité, l’empowerment féminin, le glamour et la possibilité d’un « female gaze » dans le champ de l’art.